5 ans. Voilà maintenant 5 ans que j’ai lancé Ambicio.
Toujours facile? Non.
Très difficile? Non plus.
Beaucoup de travail? Certainement.
Trop de travail? Non, parce que je voulais être un père présent pour mes enfants (et que certaines situations particulières m’ont forcé à être plus disponible).
Par ces quelques lignes, j’avais le goût de vous partager les hauts et les bas de l’entreprise que j’ai fondée en septembre 2014. Vous y verrez un peu les coulisses de la création d’Ambicio.
Le déclencheur
Après avoir eu beaucoup de plaisir à oeuvrer comme VP Ventes, marketing & développement des affaires chez Libéo et structuré leur département de vente et marketing durant un peu plus de 2 ans, une différence de vision sur l’évolution de mon rôle entraîna mon départ de l’entreprise. Les vacances d’été passèrent (rapidement) et l’idée d’acquérir une entreprise me traversa d’abord l’esprit. Malheureusement, les opportunités étaient plutôt rares et très coûteuses à ce moment. L’idée de lancer ma propre entreprise me passa ensuite par la tête, et ce, même si je considérais que ça prenait un idéateur et un «gars de business» pour monter une compagnie. Seul, c’est plus difficile. Mais l’occasion de me lancer dans le vide était plus forte que moi et j’avais une fenêtre d’opportunité intéressante devant moi. J’ai donc décidé de plonger!
Les émotions du départ
Je n’ai pas fait exception à la vie en montagne russe de l’entrepreneur: euphorie et angoisse ont été les principales émotions que j’ai vécues lors du lancement de l’entreprise. D’un côté, l’impression de contrôler ma destinée et de pouvoir enfin démontrer mon potentiel d’entrepreneur. De l’autre, l’angoisse de possiblement devoir me priver d’un salaire prévisible à chaque période de paie. Issu d’une famille de la classe moyenne, mes parents ont tout donné pour que leurs 3 fils soient heureux (et ils ont bien réussi). Bien que ma mère ait été une excellente vendeuse et mon père un bon administrateur, leur courte aventure dans l’entrepreneuriat ne s’est pas terminé positivement. Après réflexion, je crois que c’est ce qui m’avait peut-être empêché de prendre plus de risques en affaires auparavant. Quant à ma situation familiale, partir une entreprise quand tu as 2 enfants en bas âge et une femme qui n’est pas la plus tolérante aux risques (mais qui m’a soutenu dans tous les moments) n’est pas de tout repos. Je me devais donc de réussir rapidement.
L’idée de base
Comprendre que l’on est sur notre X n’est pas nécessairement intuitif jusqu’à ce qu’on le réalise. Lorsque j’étais directeur général de la VETIQ (Voix des entrepreneurs en TI de Québec, récemment fusionnée avec l’AQT), je disais que la mission de l’organisation était d’aider les entreprises en TI à croître. Lors de mon passage chez Libéo, j’ai appliqué cette même mission. Pourquoi ne pas continuer de le faire au sein d’autres entreprises et confirmer que je suis bel et bien sur mon propre X?
C’est ainsi que je me suis mis à rechercher un nom d’entreprise en utilisant «Google traduction» et en sélectionnant l’Espéranto comme langue de destination. Après quelques essais infructueux, ma femme trouva finalement Ambicio – provenant bien sûr d’Ambition. J’ai compris que nous avions trouvé la bonne appellation en pensant que c’était ce que nous voulions retrouver chez nos clients et que c’est ce que nos clients pouvaient s’attendre de nous.
La première mission d’Ambicio a été de «mettre à profit les meilleures ressources pour permettre aux entrepreneurs de réaliser leurs ambitions» (cette dernière sera modifiée plus tard puisqu’elle sous-entendait une forme d’impartition). Avec l’aide de quelques amis, nous avons ensuite discuté des valeurs de ma nouvelle entreprise qui seront finalement l’audace, la confiance, l’excellence et l’engagement (et qui le sont encore), d’image de marque, de noms de domaine et de conception des outils de vente.
Les premiers mandats
Être excellent dans son domaine est une chose. Pouvoir vendre son expertise en est une autre. Si on est incapable de vendre son offre de produits ou de services, on risque de demeurer un expert de «fond de sous-sol».
Pour ma part, je dois les 2 premiers mandats à mes anciennes amours, la VETIQ . Ne souhaitant pas reprendre les rênes de l’association même si le poste de DG était vacant, j’ai tout de même accepté d’assurer la transition durant 1 mois pour que le nouveau DG puisse être recruté et à l’aise dans ses nouvelles fonctions. Puis, c’est le président du CA, Nicolas Roberge, qui a sollicité mon aide pour son entreprise Evollia (merci encore!). Ambicio répondait donc à un besoin et allait voir le jour plus officiellement.
J’aime bien utiliser l’équation Crédibilité = Expertise + Réseau puisqu’elle est 100% vraie pour Ambicio. Je n’aurais jamais pu lancer l’entreprise en sortant du MBA puisque je n’aurais pas eu la crédibilité requise pour offrir des conseils à valeur ajoutée aux entrepreneurs plus âgés et expérimentés. Même en ayant 8 ans d’expérience, en ayant démontré des résultats très intéressants au sein de diverses organisations, et en ayant un grand réseau de contacts j’ai quand même dû faire preuve d’assurance et démontrer ma valeur.
Les apprentissages
Monter une entreprise profitable et pérenne est possible. Voici quelques points clés qui m’ont permis de passer à travers la première année et à persévérer jusqu’à présent:
- Concentrez-vous à accomplir la mission de votre entreprise à chaque jour et fixez vous des objectifs que vous suivrez à une certaine fréquence. De cette façon, vous vous dirigerez tranquillement vers l’atteinte de votre vision et vous vous accomplirez beaucoup plus. Focus!!!
- La vente est une question de suivis. C’est pas mal ma phrase fétiche. Prenez-vous un CRM rapidement pour être certain de ne rien manquer. J’ai vraisemblablement lancé l’entreprise avec un CRM et 2 mandats. Je continue d’utiliser Pipedrive et j’en suis toujours satisfait. Je peux vous garantir que ça vous permettra d’être beaucoup plus performant!
- Les premières ventes peuvent s’avérer difficiles. Le besoin d’obtenir une rémunération rapidement peut cependant vous permettre de réaliser des miracles en matière de démarchage! Avant de vous lancer dans le «cold call», tâtez le pouls de votre entourage pour voir s’ils n’ont pas du travail pertinent pour vous.
- «L’argent est plus important que votre mère». Ne faites pas de dépenses stupides (ou qui ne vous permettront pas de générer des revenus à court terme). Rappelez-vous aussi que les subventions ne courent pas les rues… concentrez-vous à générer des ventes pour augmenter vos liquidités!
- Trouvez des partenaires de confiance (experts dans leur domaine) qui vous aideront dès le départ. Si vous faites les choses à moitié, vous risquez l’avenir de votre entreprise. Pour ma part, grâce à Marielle Ménard d’Atelier 480 et David Cannon, j’ai pu avoir une image de marque impeccable. J’ai également eu un excellent service avec Guillaume Pelletier comme fiscaliste et Catherine Morissette comme avocate à l’époque. Psitt: N’oubliez pas de leur rendre la pareille plus tard!
- L’intégrité servira toujours votre cause. Vous ne ferez jamais augmenter la valeur de votre entreprise en faisant du travail non-déclaré. En refusant, vous serez également capable de vous regarder dans le miroir.
- Tout n’est pas rose dans la vie d’un entrepreneur. Ayez la maturité de reconnaître vos moments de faiblesses et parlez-en à un mentor ou à une personne de confiance. Vous pourrez ainsi ventiler
En bref, lancer une nouvelle entreprise n’est pas facile. Toutefois, je le referais demain matin!
Dans le prochain article, vous verrez comment Ambicio a réussi à se démarquer pour aider des entreprises établies à croître et les étapes que nous avons franchies pour nous rendre à 5 ans d’existence.
Et vous, quels sont vos meilleurs conseils pour réussir à passer à travers la première année?
P.S. Sincères remerciements à ma douce moitié Anne-Marie pour ta confiance, à mon ami et associé André pour ton écoute et tes conseils, à mon petit frère Pierre-Louis qui m’a aidé avec mon premier site Web, à tous ceux que j’oublie et à tous mes clients qui m’ont permis de faire un succès de la première année d’Ambicio.
P.P.S J’ai bien hâte de reparler davantage au «nous». Ça recommence dans le prochain article ;-).
Jean-Philippe